• Perchée sur un rocher, seule au coeur du monde, au loin le chant d'un doudouk se fondant à l'or de la plaine qui s'écoule jusqu'aux montagnes violettes.


    Et ce calme profond, le même que celui qui nous pénètre lorsqu'épuisés par la jouissance, ivres de plaisirs, je m'endors dans tes bras, tu respires dans mon souffle.


    Rien n'égale la force et la beauté du monde lorsqu'on risque de tout perdre, lorsque chaque instant nos sens reçoivent une émotion qui les enchante et nous emplit.
    Plénitude plus qu'à satiété devant la peur du vide.


     

    Ce matin j'ai marché dans les feuilles rousses, et la terre avait le son de l'automne. Au-dedans des hommes avaient allumé le feu, chaleur intime et odeur de bois pour tous les souvenirs de tant d'hivers oubliés.
    Eternelle amnésique aux réminiscences colorées, je ne vivrai plus que l'essentiel : ce qui me touche.

    Je marcherai dans les feuilles mortes aux parfums d'insouciance et de vérité, il y aura du café, et la lumière m'abritera jusqu'à ce que, dans les profondeurs d'un silence épanoui, tu sois pour moi encore. Je ne veux pas que le jour se lève.

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  • J'ai pris ta bouche comme un fruit.

    J'avais eu tort de regarder tes yeux car j'y ai vu mon désir, et me suis réveillée envoûtée : comment pouvais-je ne pas t'appartenir ?
    Les années passent, et les regards se sont faits gestes, les miens et les tiens mêlés, lents et profonds pour mieux se goûter. Tu m'as apprise et je t'ai découvert, et les longs parcours de ton corps sont devenus mon fleuve.

    Je me suis baignée dans ton regard, brûlée de ton feu, nourrie de ta jouissance, et tu m'as donné ta vie, non pas celle que l'on voit, mais celle qui te fait battre, tu me l'as donnée avec la confiance naïve de l'abandon, comme tu me donnes l'ivresse pure des caresses qui portent mon souffle ; nous nous sommes pris, et le monde n'avait plus d'horizon. Je voyage avec Toi.

    Mes pensées coulent dans tes veines, ma chaleur sur ta peau.
    Et le sommeil nous fond l'un à l'autre.

    Et ta bouche est si douce...

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  •      Il y a longtemps que je ne sais plus l'heure qu'il est. Et la pendule à beau me la rappeler, il y a longtemps que je ne la crois plus. Le présent est si trompeur, tiens : regarde ces derniers rayons du jour qui claquent à travers le vitrail et font exploser les couleurs, peux-tu me jurer que quelques secondes ne suffiront pas à les masquer, que quelque nuage ne me privera pas de leur calme tout juste savouré ? Que sais-tu du présent ? A peine un instant et tant de craintes.
         C'est pourquoi je parle souvent au passé, négligeant les regrets comme d'un coup de gomme on brise le trait, zèbrant le temps d'autant de lacunes qu'il en faut pour n'être plus que l'essentiel.
         Le temps se froisse et se déchire, l'avenir serré sur d'incroyables espoirs, les poings tournés vers de vaines colères, et le silence de la plénitude pour chaque instant volé au chaos.
         Le vitrail va s'éteindre et les lueurs du soir caresser nos désirs ; c'est le temps des ellipses, des mots esquissés, poussez la porte, installez-vous...............


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  •      Le temps était passé, le coeur usé de la pendule courait les secondes, et dans la lumière orangée d'un abat-jour, le divin velours du divan plus que jamais m'était refuge. Divan, Ivan, diva, devin... Juste s'allonger, laisser l'ambre d'un verre détendre les sens, et goûter les couleurs comme si le monde se résumait à la lumière. Lux, luxe, absence et plénitude. Je suis là.

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